Mes projections sur les autres sont souvent influencées par mes propres expériences et mes sentiments.
Parfois, mes blessures passées peuvent teinter ma manière de voir les autres. Inconsciemment "j'attribue à l'autre mes propres sentiments que je n’arrive pas à assumer. Ces sentiments sont perçus à ce point comme négatifs que je ne peux les reconnaître comme miens et, par ce mécanisme de défense inconscient, je les transpose hors de moi en les attribuant à l'autre"
Dans ma projection, j'attribue à l'autre mes propres sentiments, croyances, désirs ou pulsions. Bouddha professait que « Tout ce qui te dérange chez les autres, n’est seulement qu'une projection de ce que tu n’as pas résolu en toi-même ».
En fait, nous ne percevons pas les autres tels qu’ils sont mais tels que nous les voyons au travers de notre propre grille de lecture émotionnelle.
La projection sur l’autre est donc un mécanisme de défense qui agit de façon inconsciente puisque, sur un plan conscient, nous nions posséder la caractéristique en question. Nous ne sommes pas en mesure d’affronter notre propre réalité, parce que nous ne voulons pas nous voir tels que nous sommes vraiment, nous avons mis au point « à l’insu de notre plein gré » ce mécanisme qui permet d’accuser les autres plutôt que de s’incriminer.
Il arrive aussi que le mécanisme de la projection s’exerce au niveau collectif, parfois pour le pire lorsqu’un groupe social projette tous ses maux sur un bouc émissaire (le migrant, le groupe politique, l'équipe de sport…).
Pour remédier à ce comportement, il me faut travailler sur moi et considérer que la personne dont le comportement m’énerve n’est plus vue comme indésirable mais comme quelqu’un entré dans ma vie pour me faire avancer. A cet égard, la sagesse bouddhiste va jusqu’à dire que nos meilleurs maîtres dans la vie sont nos pires ennemis, ceux qui nous font souffrir.
Mais comment savoir si ce que je relève comme un défaut chez autrui est dû à une projection de ma part ou si ce défaut est objectivement bien présent chez lui ? Le meilleur critère est le degré d’irritation et de rejet que m’inspire ce « défaut ». Si je me contente de le constater, de l’observer sans jugement ni condamnation, il est probable que ce défaut n’a pas d’écho en moi. En revanche, si je suis dans une forte réaction émotionnelle, que mon humeur s’en trouve affectée, que je suis dans le jugement et le rejet, il est plus que vraisemblable qu’il y a eu effet miroir.
Une fois que j’ai perçu qu’un effet miroir est à l’œuvre chez moi, la deuxième étape consiste à découvrir quelle est cette part dont je n’assume pas encore la responsabilité et que j’ai projetée sur l’autre.
Pour qu’il n’y ait pas rejet, cela suppose d'accueillir cette part de moi-même avec bienveillance et amour. « Nous sommes libérés par ce que nous acceptons mais nous sommes prisonniers de ce que nous refusons, nous cherchons à éviter, à fuir ou à remplacer »
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